Plastique dans les produits cosmétiques de onze différentes marques, le rapport de Greenpeace : « nous avons demandé des explications aux entreprises, une seule a répondu »

Selon le rapport « Il trucco c’è, ma non si vede » (La face cachée du maquillage), outre les particules solides dites microplastiques, il existe divers ingrédients (polymères) plastiques sous forme liquide, semi-solide ou soluble qui ne correspondent pas à la définition la plus courante des microplastiques. Et qui ne rentrent donc pas non plus dans le champ d’application de l’interdiction en vigueur en Italie depuis début 2020.

Des listes des ingrédients, mais aussi des analyses de laboratoire. Ainsi, Greenpeace a vérifié la présence de plastique dans des rouges à lèvres, brillants à lèvres, mascaras, poudres et fonds de teint de onze différentes marques : Bionike, Deborah, Kiko, Lancôme, Lush, Maybelline, Nyx, Pupa, Purobio, Sephora et Wycon.

Tout est possible en raison d’un pécher originel : outre les particules solides dites microplastiques, il existe divers ingrédients (polymères) plastiques sous forme liquide, semi-solide ou soluble qui ne correspondent pas à la définition la plus courante des microplastiques, et qui ne rentrent donc pas non plus dans le champ d’application de l’interdiction en vigueur en Italie depuis début 2020.
C’est ce qui ressort du rapport Il trucco c’è, ma non si vede (La face cachée du maquillage) qui suit la récente publication d’un guide à travers lequel l’organisation aide à reconnaitre les ingrédients plastiques les plus utilisés dans les produits de maquillage , les plus courants, dont certains entrent également en contact avec les yeux et la bouche. La seule certitude quant aux matières plastiques sous forme liquide, semi-solide ou soluble est qu’une fois rejetées dans l’environnement, elles sont impossibles à éliminer et qu’à cause de leur persistance et de leur biodégradabilité difficile, elles peuvent produire une pollution destinée à durer des dizaines d’années.

L’ANALYSE DE GREENPEACE – « Cette recherche nous a permis de constater non seulement la vaste utilisation de particules solides, mais aussi l’emploi massif de polymères sous forme liquide, semi-liquide et soluble, dont les effets sur les personnes et sur l’environnement ne sont pas entièrement connus », explique Giuseppe Ungherese, responsable de la campagne antipollution de Greenpeace Italie. 79 % des 672 produits vérifiés en ligne contenaient des matières plastiques et dans 38 % des cas, celles-ci étaient constituées de particules solides. Les mascaras se sont avérés les produits où les ingrédients plastiques étaient les plus fréquents (90 % des produits contrôlés), suivis des rouges à lèvres et gloss (85 %) et des fonds de teint (74 %). Les cinq marques avec les plus forts pourcentages de produits contenant des ingrédients plastiques selon les analyses de Greenpeace sont dans l’ordre Lush, Maybelline, Deborah, Sephora et Wycon.

Les analyses de laboratoire, effectuées pour vérifier la présence de microplastiques dans 14 produits, ont mis en évidence la présence de petites particules de moins de 5 millimètres telles que le polyéthylène (dans 6 produits), le polyméthacrylate (dans 2 produits), le nylon (dans 2 produits) et le polyéthylène téréphtalate (dans 1 produit). Seuls les produits de la société Purobio ne sont avérés exempts d’ingrédients plastiques. Avant de publier les données de l’étude, Greenpeace a contacté toutes les entreprises examinées, afin de fournir un tableau complet prenant également leur point de vue en compte. Une seule (Purobio, encore une fois) a répondu au questionnaire, tandis que Cosmetica Italia, division de Confindustria dont font partie plus de 600 entreprises et principale organisation professionnelle, ainsi que toutes les sociétés contactées, ne l’ont pas fait. L’association industrielle s’est limitée à rappeler, par un communiqué de presse, l’élimination effective, depuis 2015, des microplastiques dans les produits cosmétiques à action exfoliante ou à rincer, dont l’emploi est aujourd’hui interdit en Italie.

visuel de l'article greenpeace sur les plastiques dans les cosmétiques

Une vidéo « coup de poing » en italie

LA RÈGLEMENTATION EUROPÉENNE ET ITALIENNE
Divers pays européens ont adopté des restrictions concernant la mise sur le marché de produits contenant des particules solides ajoutées intentionnellement, mais aucun n’en a interdit la production. En Italie, un amendement de la loi de finances pour 2018, a interdit depuis le 1er janvier 2020 la mise sur le marché de produits cosmétiques à rincer à action exfoliante ou nettoyante contenant des microplastiques. « Cependant, – explique Ungherese – cette loi n’inclut pas tous les produits cosmétiques (par exemple les produits de maquillage), elle ne concerne pas toutes les autres catégories de produits dans lesquelles l’utilisation intentionnelle de microplastiques est connue (par exemples les détergents, les engrais) et ne tient pas compte des matières plastiques liquides, semi-solides et solubles ».

Depuis janvier 2018, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a commencé à travailler à une proposition de restriction concernant l’utilisation des microplastiques ajoutés intentionnellement dans de nombreux types de produits dans le cadre de la Stratégie européenne sur les matières plastiques. La proposition, encore en phase d’élaboration, devrait être approuvée au cours des prochains mois et « pourrait éviter le rejet dans l’environnement d’environ 500 mille tonnes de plastique au cours des 20 prochaines années », estime Greenpeace. La proposition de l’Echa devrait cependant porter uniquement sur les particules solides (microplastiques) et exclure les polymères sous forme liquide, semi-solide et soluble. Les fortes pressions des lobbies industriels ont conduit à plusieurs modifications du texte, qui résulte désormais plus faible que la version initiale.

L’APPEL – Entre-temps, les résultats de récentes recherches menées sur le placenta indiquent que le plastique envahit désormais aussi notre corps. “La pandémie que nous vivons actuellement nous enseigne que nous devons modifier le rapport de l’homme à la nature et favoriser une reconversion écologique de l’économie. Il est paradoxal – conclut Ungherese – qu’un des secteurs les plus importants du Made In Italy continue à employer volontairement des ingrédients plastiques susceptibles de contaminer la planète et de compromettre notre santé. Nous exhortons Cosmetica Italia et ses associés à guider la transition vers la durabilité ».

Sources : https://www.ilfattoquotidiano.it/2021/02/04/plastica-nei-cosmetici-di-undici-marchi-diversi-il-rapporto-greenpeace-chiesto-spiegazioni-alle-aziende-solo-una-ha-risposto/

 

 

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